Au Festif de Baie-Saint-Paul, j’ai été totalement conquise par Busty and the Bass et son irrésistible électro-soul/funk/hip-hop, énergique et contagieux (voir ma critique du concert).
De retour à Montréal, j’étais curieuse d’écouter Lift, le plus récent EP du groupe, paru le jour même de leur prestation sur la scène principale du Festival International de Jazz de Montréal.
Tout simplement Lift!
Lift propose un son beaucoup plus décontracté et aérien que celui qui m’a été servi au Festif de Baie-Saint-Paul. Moins festif. Plus introspectif. En constatant la différence, je reconnais avoir été déçue … (au moins 2 grosses secondes!) avant de succomber au charme des ambiances ombres et lumières de Lift.
Miss Judge
Miss Judge is our take on how expectations and opinions can mess with your head […] We wanted to let our trumpets vent some frustration over a bunch of different hip-hop influenced grooves.
Lift ouvre le bal avec Miss Judge, sorte de personnification musicale d’un dialogue intérieur en proie aux doutes et aux conflits. Le rap de Crofton (alias Alistair Blu) et le chant de Ferrero se complètent à merveille dans ce dialogue-duel inspiré (et inspirant!) où les claviers et les cuivres soufflent le chaud et le froid.
Stages (Don’t Know Why)
Le temps revient au beau fixe dans Stages (Don’t Know Why) où la voix veloutée de Nick Ferrero se combine à un riff accrocheur – gracieuseté des cuivres et de la guitare! – pour nous offrir une chanson douce et lumineuse.
Say Who
Nouvelle volteface. Nouvelle ambiance. Le hip-hop se rappelle à notre bon souvenir avec Say Who, une pièce dans laquelle Evan Crofton nous en met plein la vue (ou les oreilles) avec ses talents de rappeur et de claviériste. Le résultat obtenu réconcilie même les moins amateurs du genre (comme moi!) avec les sonorités hip-hop.
À noter l’utilisation particulièrement brillante des cuivres en fin de piste. Ceux-ci ajoutent un surcroit de couleur et de texture à une pièce qui n’en manquaient déjà pas.
Blip
Avec un son plus aérien et des sonorités électroniques assumées, Blip apporte, quant à elle, beaucoup de dynamisme à l’album. Il s’agit d’une pièce instrumentale avec un bon groove, très dansante.
À ses tout débuts, en 2011, Busty and the Bass n’interprétait que des pièces instrumentales. La contribution de Nick Ferrero, principal chanteur de la formation, se limitait alors au saxophone alto. Il fallu un certain temps avant que le talentueux saxophoniste ne succombe au plaisir de chanter.
L’expérience débuta avec une chanson par spectacle – la voix non travaillée du musicien ne lui permettant pas d’en faire plus. D’une chanson, il passa à 2 puis à 3. Et ainsi de suite. Aujourd’hui, Ferrero chante sur la majorité des pièces du groupe. Pour notre plus grand plaisir!
I Try
Dans cette magnifique reprise du titre I Try de Macy Gray, le « douloureusement mélancolique » de l’interprétation initiale cède le pas à une ambiance légère et cajoleuse, mais tout aussi sensuelle que celle proposée par la légende du R&B. La pièce constitue l’un des moments forts de l’album.
Macy Gray, elle-même, a salué cette reprise acoustique de son titre par le groupe montréalais, qu’elle a décrit comme « Beeyooteefoh » (de toute beauté)! Que dire de plus après cela!
Miss Judge (Pele Remix)
L’album se termine sur un excellent remix de la chanson Miss Judge par Pele. La pièce remaniée conserve beaucoup du rythme de la chanson originale. Quelques transitions rappées et sonorités électroniques mi-mécaniques mi-lunaires complètent le tout. Sans apporter beaucoup plus à l’album, ce remix intelligent et bien fait « fera les délices » des amateurs du genre.
Le mot de la fin
L’exécution musicale exceptionnelle et l’extraordinaire créativité qui caractérisent Lift laissent présager des jours fastes et heureux pour Busty and the Bass. À quand un premier LP?
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