Hymne à la beauté du monde, messages d’espoir ou de désespoir, dénonciations ou sévères mises en garde, l’engagement des artistes québécois dans la défense de l’environnement ne date pas d’hier. Pour supporter comme il se doit les milliers de gens, qui marcheront pour le climat le 27 septembre à Montréal – à noter que nous serons du nombre ! –, voici 5 chansons québécoises qui parlent d’environnement.
No More Wasting Away / La pure vérité – Fondation des artistes canadiens pour l’environnement
Prenez une bonne cause comme celle de l’environnement, recrutez des vedettes québécoises et canadiennes de la chanson et du sport, donnez-leur une chanson qui a du beat, lancez un album et un vidéoclip et vous avez tous les ingrédients d’un succès coast-to-coast. Non?
Pas vraiment. À sa sortie en 1986, la complainte bilingue No More Wasting Away / La pure vérité, sorte de We are the World de l’environnement, a obtenu un succès mitigé. Dans l’édition du 23 novembre du journal La Presse, le journaliste Alain de Repentigny écrit : « […] il s’est vendu à ce jour tout près de 15 000 exemplaires de ce 45 tours chez nous [Québec] et dans les Maritimes. Plutôt réussi. En Ontario, on ne peut parler de succès : moins de 4 000 exemplaires vendus. À l’ouest de Winnipeg, désastre! On n’a vendu que 700 disques tout au plus. »
La chanson réunissait pourtant une belle brochette de vedettes : Claude Dubois, Ginette Reno, Martine St.Clair, Michel Rivard, Kim Mitchell, Mark Holmes de Platinum Blonde, le patineur de vitesse Gaétan Boucher, la plongeuse Sylvie Bernier, les joueurs de hockey Rick Vaive et Mario Tremblay…
Le Canada anglais serait-il réfractaire aux chansons bilingues ? On vous laisse le soins de répondre à cette question.
Le déni de l’évidence – Mes Aïeux
En 2008, le groupe Mes Aïeux nous fait danser « la danse du déni de l’état d’urgence » avec la très belle pièce Le déni de l’évidence. La pièce qui sert de single à l’album La ligne orange (l’une des lignes de métro les plus importantes de Montréal) obtient un succès instantané et durable.
En 2010, Le déni de l’évidence est récompensé par la SOCAN comme l’une des 10 chansons les plus jouées sur les ondes des radios québécoises. Nul doute que la chanson du groupe bien connu pour son implication dans la défense de l’environnement tournera en boucle sur les ondes des radios québécoises le 27 septembre.
Développement durable – Richard Desjardins
En 2011, l’auteur-compositeur-interprète, Richard Desjardins, fait paraître Développement durable, une pièce à l’atmosphère country bon vivant. Dans la chanson, le récipiendaire d’un doctorat honoris causa de l’Université du Québec à Montréal pour son engagement en faveur de l’environnement et de la justice sociale, s’insurge contre le pillage effréné des ressources naturelles :
« Quand même ça s’rait ma faute
Qu’est-cé qu’tu veux qu’ça m’fasse?
Si c’est pas moi c’t’un aut’
Qui va l’faire à ma place ».
Voilà. C’est dit !
Plus rien – Les Cowboys Fringants
Parue en 2004 sur l’album La Grande-Messe des Cowboys Fringants, la pièce Plus rien évoque avec force images l’auto-destruction de l’espèce humaine des suites du réchauffement climatique. Le message est supporté par un magnifique vidéoclip réalisé avec la technique de l’animation de la pâte à modeler (Prix du meilleur vidéoclip, Galas des prix Félix, 2006).
Le guitariste et auteur des chansons des Cowboys Fringants, Jean-François Pauzé, a eu l’idée de cette chanson après avoir assisté à une conférence d’Hubert Reeves dans laquelle ce dernier expliquait que la Planète avait déjà connu cinq extinctions massives et que la sixième pourrait bien être celle des Hommes.
Hymne à la beauté du monde – Diane Dufresne
«Vous avez détruit la beauté du monde !» Tel est le cri ultime lancé par la poétesse québécoise Hugette Gaulin alors qu’elle s’immole sur la place Jacques-Cartier, en plein coeur du Vieux-Montréal, le 4 juin 1972.
En 1973, Luc Plamondon s’inspire de cet événement tragique pour écrire Le Monde est fou. La pièce paraît sur l’album Ce soir, je fais l’amour avec toi de Renée Claude. Quelques années plus tard, en 1979, un réarrangement de la pièce sur une musique de Christian Saint-Rock est proposé pour l’album Strip-Stease de Diane Dufresne. Ainsi naît l’Hymne à la beauté du monde, l’une des pièces les plus emblématiques de la chanson québécoise.
En 1999, la chanson a été reprise par Isabelle Boulay sur l’album Je me souviens – Coffret commémoratif de la chanson québécoise.
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